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Le Démon de Midi
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31 mars 2010

Les exploits d'un jeune don Juan

Un livre érotique de Guillaume Appolinaire publié en 1911. C'est le récit par un jeune garçon de ses premières aventures sexuelles, des complaisances qu'ont eues pour lui les jeunes filles et les femmes de son entourage. Dans cet extrait, ce jeune don Juan raconte sa première jouissance...

Un jour que j’étais assis dans le vieux fauteuil de cuir de la bibliothèque, l’atlas ouvert tout grand devant moi, à la page des parties génitales de la femme, je sentis une telle érection que je me déboutonnai et sortis ma pine. À force d’avoir tiré dessus, mon membre décalottait maintenant facilement. J’avais d’ailleurs seize ans et je me sentais complètement homme. Mes poils, devenus plus épais, ressemblaient maintenant à une belle moustache. Ce jour-là, à force de frotter, je sentis une volupté inconnue si profonde, que ma respiration en devint haletante. Je serrai plus fort mon membre à pleine main, je le relâchai, je frottai d’avant en arrière, je décalottai complètement, chatouillai mes couilles et mon trou du cul, puis je regardai mon gland décalotté, il était rouge sombre et luisait comme de la laque.
Cela ma causait un plaisir inexprimable, je finis par découvrir les règles de l’art du branlage et frottai ma pine régulièrement et en mesure, si bien qu’il arriva une chose que je ne connaissais pas encore.
C’était une sensation de volupté indicible qui me força à étendre mes jambes devant moi et à les pousser contre les pieds de la table, tandis que mon corps, renversé en arrière, se pressait contre le dossier du fauteuil.
Je sentis que le sang me montait au visage. Ma respiration devint oppressée, je dus fermer les yeux et ouvrir la bouche. Dans l’espace d’une seconde, mille pensées me traversèrent la cervelle.
Ma tante, devant qui je m’étais tenu tout nu, ma soeur, les deux servantes avec leurs cuisses puissantes, tout cela défila devant mes yeux. Ma tante frotta plus rapidement sur la pine, une secousse électrique me traversa le corps.
Ma tante ! Berthe ! Ursule ! Hélène !... Je sentis mon membre se gonfler et, du gland rouge sombre, gicla une matière blanchâtre, d’abord en un grand jet, suivi d’autres moins puissants. J’avais déchargé pour la première fois.
Mon engin se ramollit rapidement. Je regardais maintenant avec curiosité et intérêt le sperme qui m’était tombé sur la main droite, car il sentait le blanc d’oeuf et en avait l’apparence. Il était épais comme de la colle. Je le léchai et lui trouvai une saveur d’oeuf cru. Finalement je secouai les dernières gouttes qui pendaient au bout de mon membre complètement endormi et que j’essuyai avec ma chemise.
Je savais, par mes lectures précédentes, que je venais de me livrer à l’onanisme. Je cherchai ce mot dans le dictionnaire et trouvai un long article là-dessus, si détaillé que quiconque n’en aurait pas connu la pratique l’aurait infailliblement apprise.
Cette lecture m’excita de nouveau ; la fatigue qui avait suivi ma première éjaculation était passée. Une faim dévorante avait été le seul fruit de cette action. À table, ma mère et ma tante s’aperçurent de mon appétit, mais l’attribuèrent à la croissance.
Je remarquai, dans la suite, que l’onanisme ressemblait à la boisson, car plus on boit, plus on a soif...
Ma pine ne cessait de bander et je ne cessais de penser à la volupté, mais les plaisirs d’Onan ne pouvaient me satisfaire éternellement. Je pensais aux femmes et cela me semblait dommage de gâcher mon sperme en me branlant.
Ma bitte devint plus brune, mes poils formèrent une jolie barbiche, ma voix était devenue profonde et quelques poils, encore microscopiques, commençaient à paraître au-dessus de ma lèvre supérieure. Je m’aperçus que rien de l’homme ne me manquait plus, sauf le coït – c’est le mot que les livres donnaient à cette chose encore inconnue pour moi.
Toutes les femmes de la maison s’étaient aperçues des changements qui avaient eu lieu dans ma personne et je n’étais plus traité en gamin.

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Commentaires
M
J'imagine en effet que ce serait dommage de gâcher ce sperme en se le cédant à soi-même...<br /> Et pourtant, que de plaisirs dans l'onanisme... nul doute qu'une sexualité entière doit forcément inclure la masturbation...
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