Lettre ouverte au Père Noël
Salut, Père Noël,
Excuse
cette familiarité, mais je ne crois pas en toi. Ben non ! Que
veux-tu ! On pourrait attendre tellement plus de toi. Encore cette
année : je t'avais demandé les coordonnées d'une
belle femme qui habiterait près de chez moi et qui aurait
envie de faire l'amour de temps à autre avec un homme comme
moi. Pourtant pas difficile. Il y en a certainement. Au lieu de quoi
j'ai eu ma 19ème cravate alors que je n'en mets pratiquement
pas, une eau de toilette qui pue, une boîte de petits cigares
alors que je veux arrêter de fumer. Bon, les CD c'était
pas mal. Mais j'en avais donné très précisément
les références... Mais bon, je passe. Encore une fois.
Je ne te dis pas merci à toi.
Alors, fainéant. Tu as
fini ton travail maintenant. Un an à ne rien foutre. Alors que
tu pourrais tellement faire. Tu es connu dans le monde entier. Tu as
des relations, du fric... Alors pense à peu. Imagine ce que tu
pourrais faire au lieu de te branler et de lutiner Madame Noëlle.
Je te conseillerais de faire des cadeaux collectifs. Pas des
jouets à la con qui abrutissent nos enfants et son cassés
au bout de 3 jours. Non. Des cadeaux pour tout le monde.
Par
exemple la paix dans le monde. Tu pourrais pas arrêter ces
guerres de bandes dans nos quartiers ou ces guerres entre pays ?
Entre parenthèse, si tu avais offert des poupées Barbie
à Bush au lieu de lui offrir des armes en plastique et des
soldats de plomb, le monde n'en serait peut être pas là
! Tu vois les conséquences de tes conneries. Alors tâche
de changer la mentalité des hommes (et des femmes aussi) :
moins d'orgueil, moins de mépris, de volonté de
puissance et de domination... Tu peux faire ça, non, quand on
voit comment au moment de ta venue, tout le monde ou presque devient
un peu plus doux...
Ou alors qu'il n'y ait plus de misère.
C'est lié d'ailleurs. La guerre provoque la misère et
la pauvreté provoque les tensions et la guerre. Mais
attention. Pas n'importe comment. Pas en assistant les pauvres. Ils
en ont rien à foutre de l'assistance, les pauvres. Ce qu'ils
veulent c'est des droits : droit au logement, à la santé,
à l'éducation, au respect, à vivre au milieu des
autres... C'est pourtant simple. Les mêmes droits que tous. Ni
plus ni moins. Les africains, qui s'y connaissent question
assistance, disent que la main de celui qui donne est toujours au
dessus de la main de celui qui reçoit. Celui qui donne se
donne à lui un pouvoir sur celui qui reçoit. "Tenez
mon brave ! Voilà 50 centimes. Mais surtout n'allez pas boire
avec !". Qu'est-ce que ça peut foutre. On lui donne, on
lui donne. Et s'il veut boire un coup pour se réchauffer ou
oublier la merde où il est, c'est son droit. "Tenez, cher
Pays, on vous donne une subvention pour construire une école.
Mais votre gouvernement doit être comme le nôtre. Et puis
vous nous laissez piller vos quelques richesses : votre bois, votre
or, votre pétrole, votre café... Et puis encore, vous
nous laissez implanter nos usines chez vous et on y fera travailler
votre population en la payant presque pas. Ok ? Donnant, donnant"...
C'est ça l'assistance. Alors, Père Noël, invente
autre chose...
Tu pourrais aussi faire qu'il n'y plus d'enfants
malheureux. Un enfant heureux sera un adulte à l'aise dans ses
baskets. C'est pas en leur donnant des jouets que tu les rends
heureux. Mais en faisant qu'ils aient une vraie éducation,
qu'ils ne soient pas utilisés pour travailler ou faire la
guerre ou comme esclaves sexuels. En faisant qu'ils soient dans leurs
familles qui aient les moyens de leur apporter ce dont ils ont besoin
et en premier l'amour. Et oui, les pauvres aiment leurs enfants même
si parfois ils n'ont pas les moyens de le montrer... Alors retirer
les enfants de leurs familles, y'a rien de pire.
Voilà le
genre de choses que tu pourrais offrir au monde. Pas mal, non ?!...
Et si tu y arrives, y'aurait plus besoin de tes cadeaux pour faire
semblant d'être heureux le temps d'une nuit. On le serait tous
tout le temps.
Et si tu y arrives, alors certainement je croirais
en toi, Père Noël.
Allez, salut. Et au boulot.
PS : j'écris la même lettre à ton compère Dieu. Je ne crois plus en lui non plus. Que veux-tu ! Voilà un Dieu qu'on dit être partout et qu'on ne voit nulle part et jamais là où il faudrait. Et ses accolites disent qu'il est un père aimant. Moi, mes enfants, même s'ils sont grands, je n'accepte pas qu'ils souffrent ou se déchirent. Je cherche à les aider... Allez, cette fois, ciao !
Je n'ai pas
résisté au plaisir de re publier cette lettre que j'avais écrite
l'année dernière au Père Noël. Elle est toujours valable. Je n'y ai pas touché
même si j'aurais pu y rajouter quelques petites touches à propos de
notre ami le petit Président de la France, ou à propos de Copenhague où
nos gouvernants se sont bien foutu de la gueule du monde, ou à propos
de nos chers banquiers qui se sont vite remplumés sur le dos de nous
tous, ou de ces gros c... de racistes qu'on trouve de plus en plus même chez nos gouvernants... Oui, vraiment inutile ce Père Noël !... Il aurait tant à faire !